Le multitasking (faire plusieurs choses à la fois) est-il vraiment la formule magique pour accroître l'efficacité et la productivité ? Une étude scientifique nous remet les pieds sur terre. Le multitasking n'est pas une bonne idée dans les bureaux et encore moins dans les usines, les entrepôts et les hôpitaux. 

Les capacités de concentration et de productivité de nos neurones sont limitées, et nous permettent de réaliser une tâche à la fois. À l'exception des actions « automatiques », il ne nous reste donc plus beaucoup de place pour d'autres choses.

Basculer sans cesse d'une activité à l'autre n'est en fait qu'un gaspillage de productivité. Mais pourquoi ? En nous livrant au multitasking, nous épuisons nos précieuses réserves et dispersons notre attention. En effet, la préparation d'une tâche prend du temps et nous avons besoin de pauses pendant la réalisation en tant que telle. Le passage d'une activité à l'autre coûte beaucoup d'énergie. Résultat, aucune ne bénéficie de 100 % de notre potentiel et toutes sont bâclées.

 

Multirisques

Au bureau, le multitasking engendre plus de stress tout en réduisant la productivité et l'efficacité. Mais ce sont là les seuls dangers. Par contre, dans les entrepôts, les hôpitaux, les usines ou autres infrastructures de production, cette méthode de travail peut créer des situations dangereuses, par exemple si un opérateur de machine entame une manipulation alors qu’il est encore en train de lire le manuel d'instructions. Dans ce contexte, c'est un vrai défi de bien observer toutes les règles de sécurité, surtout quand un smartphone accapare lui aussi notre attention.

Il ne suffit pas d'interpeller les collaborateurs pour qu'ils adaptent leur comportement. En tant que manager ou conseiller en prévention, vous devez aussi leur ouvrir les yeux sur les dangers du multitasking (pour eux-mêmes comme pour leurs collègues) et de l'insécurité qu'il génère. Deux opérateurs travaillant côte à côte doivent interrompre leur discussion en cas de nouvelle manipulation ou de tâche compliquée. Une bonne politique de prévention s'appuie sur une formation poussée en sécurité, avec des exemples de dangers issus de la pratique. Cette formation enseigne aux collaborateurs comment mieux anticiper, et plus rapidement, les risques qu'ils ne connaissent pas encore.

Dans un environnement de production, l'habitude joue aussi un rôle majeur. Lorsqu'ils effectuent très fréquemment une manipulation dangereuse, les collaborateurs ont tendance à relativiser ce danger à la longue. Un phénomène que le multitasking (et ses risques) ne fait qu'accentuer. Pour le contrer, un roulement plus fréquent au sein du département peut être une solution à l'accoutumance.

 

5 autres conseils pour éviter le multitasking
 

  1. La règle des vingt minutes

Consacrez au moins 20 minutes à une tâche avant de passer à une autre. Cela vous aidera à mieux vous concentrer.

 

  1. Mettez votre smartphone de côté

Les smartphones n'ont rien à faire dans la cabine d'un élévateur ou le bloc opératoire d'un hôpital. Leur place est dans les casiers.

 

  1. Les pauses sont importantes

Il est très important pour la productivité et la sécurité sur le lieu de travail de prévoir des moments de repos.

 

  1. Donnez le bon exemple en tant que manager 

Les managers courent le plus grand risque de tomber dans le piège du multitasking.

 

  1. Concertation entre collègues

Lorsqu'il/elle s'entretient avec ses collègues, le manager ou conseiller en prévention parvient bien souvent à déduire si toutes les tâches sont menées correctement ou si la tentation du multitasking guette.

 

Sources

  • Blog Tempo Team
  • Geert Van Cauwenberge, senTRAL Actualités, 23 septembre 2019

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