Travaillez-vous dans de bonnes conditions ? Le style de leadership de votre supérieur direct est ici essentiel. En Flandre, 57 % des travailleurs dont le responsable adopte le rôle de coach considèrent travailler dans de bonnes conditions. Ils exercent un job passionnant et motivant qui leur donne l'opportunité d’élargir leurs connaissances, qui ne génère ni surmenage ni maladie et qui leur laisse suffisamment de temps pour leur famille et leur vie privée. Dès lors, s'ils sont insuffisamment soutenus, le degré de faisabilité de leur travail chute à 18 %. Le responsable peut donc vraiment faire la différence. Tel est ce que révèle une enquête sur la faisabilité réalisée à grande échelle par le Sociaal-Economische Raad van Vlaanderen (SERV).

D'après cette enquête, 85,7 % des travailleurs considèrent que leur chef direct est un bon coach. Ce taux est pratiquement identique à celui enregistré en 2013 — ils étaient alors 85,6 % à être satisfaits — mais nettement plus élevé que celui recensé lors de la première étude réalisée en 2004. À l’époque, 83,9 % des travailleurs estimaient que le coaching et le soutien fournis par leur chef étaient suffisants. Le pourcentage des travailleurs non satisfaits n'a donc cessé de diminuer, au fil des ans, pour se fixer aujourd’hui à 14,3 %. Parmi ces travailleurs, ceux qui déclarent avoir une relation déplorable avec leur chef sont également moins nombreux : 5 % en 2016 contre 6,1 % en 2004.

Un peu plus de la moitié des travailleurs (56,6 %) dont le dirigeant fait du bon coaching affirment sans détour que leur travail est faisable. Ce taux chute de manière considérable dès que les travailleurs sont dirigés par un mauvais chef : seuls 17,7 % d'entre eux évoquent encore un travail faisable. Un chef incompétent est une importante source de stress. Deux tiers des travailleurs ayant un chef peu encourageant se plaignent de stress. La moitié de ces derniers présentent même des symptômes de burn-out. Lorsque le chef est compétent, moins d'un tiers des travailleurs se plaignent de stress et seul 1 travailleur sur 10 présente des symptômes de burn-out.

Moins les dirigeants jouent leur rôle de coach, moins leurs travailleurs sont motivés, d'après cette même enquête. Lorsqu'un chef est mauvais, près de la moitié des travailleurs sont confrontés à des problèmes de motivation et plus du quart se disent même très démotivés. Ces proportions sont respectivement trois et cinq fois plus élevées que lorsqu'un chef soutient efficacement ses collaborateurs.

Plus de 4 travailleurs sur 10 dirigés par un chef négligeant son rôle de coach déclarent avoir trop peu d’opportunités d’élargir leurs connaissances. C'est trois fois plus que dans les équipes dont le dirigeant fait du bon coaching. Sans compter que le risque de perturbation de l'équilibre entre travail et vie privée est trois fois plus élevé chez les travailleurs peu soutenus par leur supérieur hiérarchique.

 

Impact concret d'un mauvais chef

Le style de leadership et le soutien apporté aux collaborateurs par leur dirigeant direct ont de toute évidence un impact sur le taux d'absentéisme pour cause de maladie, la rotation du personnel et la possibilité de prolonger sa carrière. Comparativement aux travailleurs peu soutenus, les collaborateurs qui bénéficient d'un coaching correct sont deux fois moins absents pour cause de maladie, cherchent quatre fois moins souvent un nouvel emploi et sont deux fois plus nombreux à envisager de travailler jusqu'à l'âge de la pension.

 

Faisabilité du travail pour le responsable lui-même

Si la faisabilité du travail pour le personnel dirigeant s'est détériorée par rapport aux enquêtes précédentes (de 57 % à 53 %), elle affiche néanmoins un meilleur score que pour le personnel non dirigeant (54 % à 50 %). Les responsables sont de toute évidence confrontés à davantage de stress au travail et de problèmes d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée que le personnel non dirigeant. Depuis 2013, on constate en outre une nette augmentation de la pression au travail, devenue problématique (de 40 % à 47 %). Par ailleurs, les cadres participent à davantage de formations que le personnel non dirigeant (64 % contre 56 %).
 

Des nuances s'imposent toutefois

Les mauvais responsables qui négligent leur rôle de coach ne sont certes pas l'unique source de stress ou de mauvais équilibre entre vie professionnelle et vie privée — une pression au travail démesurée y contribue aussi — mais en constituent un facteur non négligeable. La démotivation est due non seulement à un manque de soutien hiérarchique, mais aussi à un travail monotone et peu autonome.

Les syndicats comme les employeurs le savent depuis un certain temps déjà et ont lancé, fin 2017, un « Plan d'action travail faisable » (uniquement en Flandre). Ils y formulent notamment la volonté d'investir dans le «leadership coachant». Dans cette optique, ils insistent sur l'organisation non seulement de formations continues spécifiques sur le thème du «leadership durable» destinées aux cadres, mais aussi de formations en gestion et techniques pour les travailleurs qui aspirent à des fonctions dirigeantes. «Les responsables qui jouent leur rôle de coach ont plus de succès pour fidéliser leurs collaborateurs», dixit Hans Maertens, président du SERV, sur le site de VRT NWS.

Plus d'informations dans le rapport "Leidinggeven en werkbaar werk" op de website van de SERV (en néerlandais).

 

Sources


Plus de nouvelles à propos de: Prévention et protection au travail , santé , communiqués de presse

2023 ©
Attentia