Attentia
info@attentia.be
« La politique de réintégration est un échec. Les employeurs offrent trop peu d’opportunités de travail adapté ! Ils sont uniquement intéressés par le licenciement pour force majeure médicale et les médecins du travail marchent dans la combine ! » Ces derniers temps, les affirmations de la sorte fleurissent dans les médias, et il semblerait bel et bien qu’elles soient basées sur des données objectives. Selon le Dr Edelhart Kempeneers d’Attentia, c’est l’interprétation de ces données qui pose toutefois problème.
Les plus pessimistes d’entre nous s’empresseront de tirer des conclusions négatives des chiffres récemment publiés par la Co-Prev, l’association sectorielle des Services Externes de Prévention et Protection au travail en Belgique. Ces chiffres donnent un aperçu de l’ensemble des décisions prises par les médecins du travail durant le premier trimestre de l’année 2017. Il en ressort que dans sept cas sur dix, le trajet de réintégration officiel se solde par l’option D, un licenciement immédiat pour raisons médicales. Cette option permet à l’employeur de mettre un terme au contrat de travail sans accorder de délai de préavis ni d’indemnité de rupture.
Pourtant, ces chiffres ne reflètent pas la réalité selon le Dr Kempeneers. Il serait erroné de dire que les employeurs n’offrent pas assez d’opportunités de travail adapté ou qu’ils sont uniquement intéressés par le licenciement pour force majeure médicale : « D’un point de vue purement statistique, il est erroné d’uniquement se concentrer sur les trajets pour lesquels le médecin du travail prend une décision dans le cadre d’un trajet de réintégration officiel. Afin d’obtenir une vision correcte de la situation, il est nécessaire d’analyser tous les avis émis au cours de cette période. »
Prenons un exemple concret pour clarifier la position du Dr Kemperneers. Au cours du premier trimestre de l’année 2017, la chaîne de magasins Carrefour a dû traiter huit dossiers de réintégration « officielle ». Pour six d’entre eux, la conclusion du formulaire d’évaluation de la réintégration mentionnait la fameuse option D, le licenciement pour force majeure médicale.
Néanmoins, durant cette même période, 234 « simples » examens de reprise du travail ont également été effectués chez Carrefour pour des travailleurs ayant été en congé maladie durant un mois ou plus. Ces examens émettaient tous des avis favorables à une reprise progressive du travail sous forme d’un travail adapté, de manière temporaire ou définitive.
En traduisant le sens de ces avis à la lumière des catégories du formulaire d’évaluation de la réintégration, nous parvenons à des conclusions qui diffèrent substantiellement des affirmations lisibles dans la presse. Dans 75 % des cas, le médecin du travail a recommandé la reprise du travail sous forme adaptée ou autre de manière temporaire ou définitive. Quant au licenciement pour raisons médicales, il n’est envisagé que dans 3 % des cas.
La conclusion du Dr Kempeneers est claire : les employeurs offrent bel et bien sa chance au travail adapté et les médecins du travail (ou d’autres conseillers en prévention) jouent un rôle crucial dans cette démarche. Dès lors, il est important que les partenaires sociaux ne soient pas induits en erreur par cette image déformée de la réalité.
Ontex exécute une politique de présence positive en proposant un travail adapté à leurs collaborateurs. Une politique cohérente et transparente a été mis en place et des mesures ont été prises pour réintégrations réussies. Lisez l’étude de cas complet ›